Ch'askatura (frère des étoiles en quechua) : « Nous sommes poussières d’étoiles » nous dit Hubert Reeves.
Et il en est de même de tout individu, quelle que soit son espèce. Nous sommes tous constitués de cellules dont les atomes fondamentaux (carbone, azote ou hydrogène, ...) sont venus des étoiles.
Voilà pourquoi mon esprit s'y égare si souvent.


Si tu es heureux ... sois contagieux !

lundi 30 juin 2008

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Il y a des fois ou l’improbable nous trouble tant qu’il provoque un émoi qui nous marque à jamais. Quelqu’un pris, cette nuit là, un train qui n’existait pas, franchit la mer et vint me rendre une visite aussi impromptue que fabuleuse.

C’était en mai 1994. J’étais depuis quatre ans affecté au chantier du tunnel sous la manche. Les travaux touchaient à leur fin ; c’était la période de « marche à blanc ». C’est un temps où, après tant d’efforts, de nuits blanches, d’engueulades et de réussites techniques, le système de transport est testé en grandeur réelle.

Cette nuit là, au centre de contrôle de Folkestone c’était mon tour de repos et, tout en sirotant un de ces thés anglais, je parcourais les journaux et magazines laissés là par mes collègues britanniques. Cette matière m’était précieuse car, outre le fait d’entretenir mon pauvre anglais, elle me fournissait des éléments à collecter sur le carnet où je consignais mes impressions de voir le monde comme il tournait. Mon choix se porta sur un journal de la veille. C’était « The Sun » ou « The Daily Mirror » et en première page, sous la pin-up de service, nous renvoyant en pages centrales, un titre étonnant pour un canard de cet acabit : « A Victory for Justice, Peace and Dignity ».

Je lu l’article. C’était, dans son intégralité, le discours d’investiture d’un tout nouveau président Africain. Tout en parcourant le texte, j’entrais en résonance avec les propos de celui qui l’avait écrit. De cet homme, je connaissais l’histoire. Né noir, en Afrique, sur un territoire conquis et confisqué, il s’était toujours opposé à ce que d’autres approuvaient sans complexe. Il avait, pour ça, payé le prix fort : les coups, l’opprobre et la prison. Je le voyais, je l’imaginais si longtemps, si interminablement aux mains de geôliers pervers. Je devinais sa patrie livrée à l’humiliation et à la discrimination. Rien ne lui était épargné : les persécutions, les sévices, les barbelés, les meurtres.

Assis dans la pénombre de la salle de contrôle, je pensais aussi à ce complexe ferroviaire destiné à relier, enfin au sec, deux pays qui se cherchent querelles depuis des siècles.
Les paroles de cet homme eurent, cette nuit, un écho en moi qui allait fixer dans ma mémoire ce tour de garde en perfide Albion.

Il parlait de paix, de réconciliation. Il y avait dans son discours la joie d’une liberté enfin retrouvée. L’amour d’une liberté à partager avec ses adversaires sous peine de se perdre à nouveau, disait-il. On sentait qu’il passait outre ses longues années d’exil pourvu qu’enfin son pays ne soit plus ce démon. Lui aussi, et d’une façon autrement tragique, jetait un pont entre deux mondes si longtemps opposés. Et ses années de geôle, sa « Robben Island », étaient nos Tours Martelot : l’isolement, la défiance. Ce qu’il fallait surmonter.

Prix Nobel de la Paix, il aura 90 ans le 18 juillet.
Joyeux anniversaire Monsieur MANDELA.
Longue vie à MADIBA !

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De bric De broc

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