Ch'askatura (frère des étoiles en quechua) : « Nous sommes poussières d’étoiles » nous dit Hubert Reeves.
Et il en est de même de tout individu, quelle que soit son espèce. Nous sommes tous constitués de cellules dont les atomes fondamentaux (carbone, azote ou hydrogène, ...) sont venus des étoiles.
Voilà pourquoi mon esprit s'y égare si souvent.


Si tu es heureux ... sois contagieux !

vendredi 22 juin 2007

Impressions Andines

De Cuzco à Puno en train, le 30 juin 2004, voyage de noces.


Les adobes s'alignent au bord des voies.
Que les femmes tournent et retournent au soleil pour qu'elle sèchent.
Des ocres défilent au matin sous le soleil éclatant.
Le Pérou millénaire s'éveille. Nous roulons d'un cahot à l'autre et des enfants, la face éblouie, courent après notre train. Agitant leurs petites mains charbon.
De temps à autre une belle maison succède aux masures.



Et toujours ces collines, ces cerros tout colorés, énigmatiques. Quels secrets en leurs flancs ? Combien de sacrifiés aux dieux exigeants ?
Parfois un petit nuage audacieux ose approcher leurs sommets, comme on pose délicatement une boule de coton sur le visage d'une jolie femme.
Les sillons chargés du labeur des humains alignent leurs calligraphie fertile.
Une vache étonnée broute au bord du ballast. Aucune entrave. Ici, l'animal vit libre.
Loin des turpitudes mercantiles, l'indien continue son chemin de terre et de pierres.

Le rio Vilcanota, sacré, arrose tout.

Nous passons La Raya.

Silustani nous offre sa version de triporteurs colorés. Chargés d'hétéroclites. Une halte, des passants hilares se rient de nos bobines. Marchandises multicolores.


Dans un concert de grincements, notre train s'ébranle à nouveau.

Je fais le maximum pour absorber, m'imprégner de ce pays si étonnant.
Pourrai-je encore m'émerveiller après ce voyage ? .
Nous croisons un groupe de lamas sur fond de montagne. Ils se gavent d'ichu délicieux, cette graminée des andes qui sert à tout.

Le steward me pose la serviette sur les genoux : nous allons déjeuner.

Notre convoi s'arrête, les enfants s'approchent, l'émotion m'étreint.
Et l'altiplano, immense. Et la cordillère, majestueuse. Des petits villages égrènent leurs murs d'adobes et leurs toits d'ichu.
Quel bonheur ! Et je bois du Tabernero, ce vin rouge de la terre du Pérou, face au paysage.
On dirait un Aubrac démesuré.
Nous dépassons Cochabambilla. Fabrique-t-on des Charanguitos ici ?
Et je déguste toujours ce fabuleux Tabernero.

J'ai dormi. A mon réveil, l'altiplano me semble bien plus immense.

Encore des lamas. Quelques moutons paissent sur un improbable terrain de foot.
Des ibis noirs pataugent dans une lagune boueuse.
Que la Pachamama est belle !
J'attendais ce voyage depuis si longtemps. Cette indescriptible émotion m'étreint à nouveau à la vue de ces maisons éparses perdues dans l'immense.

Et voilà Juliaca.



Son incroyable marché, non content d'occuper la grand place, s'étire le long des voies. Sans logique perceptible à nos esprits européens, les étals se succèdent : réparateur de radio, marchand de vélos, cordes, épices, pièces d'automobiles, foetus de lama pour offrandes, coca, pneus d'occasion, etc. Et toujours ces triporteurs multicolores.

Des musiciens montent à bord et attaquent une saya.
Un policier suit. Des voyageurs descendent.
Et toujours le sourire des enfants à notre passage.
Le train repart vers sa destination : Puno et le lac Titicaca.



Le soleil se couche sur l'altiplano.
Les nuages s'amoncellent au devant du train.
Pleut-il à Puno ?

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De bric De broc

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A lire :
Halte aux Jeux !
d'Albert JACQUARD
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Derrière la belle vitrine des JO, qu'y a-t-il en vérité ?
Masqués par les belles images, l'envers du décor : souffrance de tous, échec de la plupart, dopage, idéologie totalitaire.
La véritable règle du jeu est le profit, quel qu'en soit le coût humain.
Courrir plus vite, sauter plus haut, être le plus fort, pisser le plus loin : il est temps de remiser cet idéal enfantin et de proposer un modèle d'olympisme enfin humaniste.